Le manque de durabilité avec lequel les actifs forestiers guatémaltèques sont employés est démontré par la déforestation massive qui s'est produite au cours des cinquante dernières années, et par le taux d'utilisation actuel du bois, qui dépasse son taux de croissance naturelle et qui, pour la plupart, se déroule de manière illégale ou non autorisée (d'après les estimations, 95 % en termes nationaux absolus). En vertu du « Profil environnemental du Guatemala 2008-2009 » dressé par l'Institut de l'Agriculture, des Ressources naturelles et de l'Environnement à l'université guatémaltèque Rafael Landivar, « il est estimé que la couverture forestière en 1950 était de 6 973 924 hectares (ha) », avec une perte annuel depuis 1950 située entre « 60 000 et 70 000 ha » et une perte cumulative sur les cinquante années de « 2 958 826 (ha) ». D'après cette même étude, le Guatemala, comparé au reste de l'Amérique latine, dispose de l'une des plus vastes concentrations de zones faisant l'objet de changements rapides en termes de couverture forestière et foncière, après le Honduras, l'Équateur, le Nicaragua et El Salvador.
Pour ce qui est du niveau de transparence et d'accès à l'information sur le secteur forestier, on constate un manque de conformité avec les obligations stipulées dans la Loi sur l'accès à l'information publique. L'information ayant trait à la tenure foncière, bien qu'elle ne soit pas à jour, indique qu'il subsiste un fort niveau d'accumulation de terrains et d'exclusion sociale des populations indigènes en ce qui concerne l'accès à la terre, et, par conséquent, les terrains recouverts de forêt, ce qui, à son tour, fait ressortir un manque de conformité avec les Accords de paix signés en 1996.
Le cadre juridique, institutionnel et politique du secteur forestier compte des déficiences considérables dans le domaine de la mise en œuvre, et il n'existe que peu d'informations sur les espaces dédiés au processus décisionnel dans le secteur forestier, ce qui empêche une analyse du mode de participation des acteurs sociaux à la gestion forestière locale, régionale et nationale.
Par ailleurs, il ne fait aucun doute que les mesures incitatives forestières, qui constituent des outils précieux pour lutter contre la déforestation, ne reçoivent pas les sommes auxquelles elles auraient droit en vertu de la loi forestière, et l'on constate une incohérence entre le budget approuvé et les recettes enregistrées chaque année par l'Institut national en charge des forêts ; cela affaiblit les opérations internet et, par conséquent, la gestion forestière au niveau national. Les gouvernements qui se sont succédé n'ont pas accordé à la priorité aux thèmes environnementaux, et dont aux questions forestières, préférant investir dans des mégaprojets tels que des programmes d'exploitation de minerais, des agrocarburants ou du pétrole brut. Nous estimons qu'il ne s'agit pas là d'une réponse appropriée au problème le plus pressant depuis quelques années : le changement climatique. Néanmoins, un débat a actuellement lieu sur la teneur d'une loi sur le changement climatique, qui pourrait encourager une meilleure connaissance du besoin d'accorder la priorité aux questions environnementales dans le développement du pays ; une telle démarche permettra par ailleurs d'influencer considérablement l'avenir du secteur forestier.